Yannis AUGUGLIARO

Qu’est-ce qu’une mère ?
Avant la première courbure d’un ventre arrondi,
Ou l’écho d’un battement déjà, elle a compris.
Un souffle doux s’installe en secret, sans fracas,
Un être minuscule s'est invité chez elle, tout bas.
À l’instant même où la vie germe au creux de son être,
Elle devient maman, sans s’en apercevoir peut-être.
La femme libre, objet de mille désirs,
Cède sa place à la gardienne d’un monde à bâtir.
Sans relâche, elle se donne, et ce, jusqu’à la fin,
Elle s’oublie souvent pour que son enfant ne manque de rien
Son énergie s’efface et ses passions se taisent,
Elle avance sans plainte, même pieds nus sur des braises
Ce pouvoir n’est donné qu’aux mères, c’est certain,
Un don surnaturel, venu de très loin.
Les pères ont leur force, leur rôle à chérir,
Mais cette abnégation, seule une mère peut l’offrir
Tantôt trop souple, tantôt trop sévère,
C’est son cœur qui la guide, elle fait tout pour bien faire.
Son instinct, sa foi, sa tendresse infinie,
Font d’elle les solides fondations de chaque vie.
Elle est la pierre angulaire de chaque famille
Sans elle, tout flanche, se désarme et vacille
Elle offre douceur, pardon, compréhension,
Un monde d’amour en guise de mission.
Même en colère, elle revient vers l’enfant,
Elle doute, elle s’excuse, elle avance humblement.
Son plus grand tourment, c’est de mal diriger,
Et que l’enfant souffre à cause de ses pensées.
Et quand le sort cruel frappe sans prévenir,
Quand la douleur vient sans qu’elle puisse agir,
Elle prend sur ses larmes, serre fort dans ses bras,
Et rend l’épreuve moins lourde, avec tout ce qu’elle a
Aurait-elle le droit de fléchir, de tomber ?
Bien sûr. Mais peut-elle seulement l’imaginer ?
Toujours debout, même quand tout semble noir,
Elle avance en silence, animée par l’espoir.
Alors merci à toutes les mamans pour votre lumière,
Pour votre courage immense, votre amour exemplaire.
Merci à vous, les mères pour votre don si pur,
Et merci de nous envelopper de vos bras qui rassurent
Yannis s’en est allé tout contre sa maman,
Son dernier souffle accompagné d’un amour réconfortant
Il a quitté ce monde sans peur et sans cri,
Porté par Maryline jusqu’au bout de sa vie

Yannis,

J’ai en effet compris, le mercredi 11 juin 2025, date qui restera gravée dans ma mémoire, que nous allions devoir dorénavant tous prochainement nous réunir sans toi, destin cruel et indigérable du monstre inarrêtable, qui envahissait maintenant beaucoup trop ton espace de vie… J’avais enfin saisi, ce jour-là, le sens du mot « palliatif » et je devais placer immédiatement le mot « guérison » dans ma poche, la vie étant devenue soudainement sourde à mes plaintes et espoirs.

Alors pourquoi une telle tragédie ? Doit-on se consoler avec une mauvaise probabilité statistique ? Ou de la malchance pour utiliser un terme plus humain ? Devons-nous dire « Cela n’arrive pas qu’aux autres ? » Devons-nous parler de Le soulagement après plus d’un 1 an et demi de souffrance ? Peu importe, nous ne nous consolerons pas ainsi, Yannis, tu es parti.

Ta présence, ton sourire, ton humour parfois grinçant ou même tes rires aux blagues de papi que personne n’avait encore tout à fait saisi, tout ceci nous manque déjà cruellement, comme si on nous avait retiré une partie de nos sens. Je me rappelle des actualités et matchs de foot que nous partagions ensemble quotidiennement comme une passion commune, nos débats enflammés sur Cristiano ou Messi… Même ton club de foot préféré, depuis que tu n’as plus la force de les supporter, se rapproche, chaque jour un peu plus du chaos, comme s’il ne valait plus rien en ton absence. Tout devient en effet, soudainement, plus amer sans toi ….
Je pourrais aussi citer plein d’autres souvenirs de famille à Craponne ou alors lors de mes visites à la Grande Motte mais nous aurons le temps de nous remémorer ces instants, petit à petit, quand le chagrin sera plus atténué, on ne résume pas presque 16 ans de vie en 5 minutes.



Etant donné qu’il faut aller de l’avant, Je vais surtout retenir ta force et ton courage (mots que je vais volontairement répéter) pour traverser cette année et demi de combat jusqu’à ton dernier souffle. Ce dernier souffle, tu as choisi de l’offrir à ta maman seule, unis tous deux dans le combat après de trop nombreux jours de souffrances. Je vais donc aujourd’hui plutôt témoigner à ta place, si tu me le permets, ce que toi tu aurais probablement pensé ou exprimé, tu m’en excuseras.

Dans notre monde moderne, on félicite et donne des médailles aux sportifs, acteurs ou même parfois à des hommes politiques. Ces récompenses ne tiennent malheureusement pas compte de combats plus nobles que des personnes dont le seul atout valorisé est d’être souvent médiatisés…

Je voudrais donc plutôt, avec toi, aujourd’hui, rendre hommage, à une mère vaillante et dévouée qui ne s’est jamais résiliée et toujours battue pour que le parcours et le moral de son fils soit le plus doux possible, restant toujours objectivement constructive et silencieuse aux mauvaises nouvelles reçues, un élan quotidien de positif aux yeux de son fils malgré l’impossibilité de gagner la bataille, un exercice inhumain dont il faut trouver une force presque insurmontable. J’ai découvert, en effet, pour ma part ce que l’amour d’un enfant pouvait faire surmonter, cette force inimaginable qui permet de transformer un avenir anxiogène en un accompagnement doux et apaisé.
Toute cette force transmise nous a permis d’attraper au vol des sourires et nous a offert, avec lui, le partage d’un instant, jours, heures puis des minutes de vie avec chaque personne présente ici. Nous avons tous aujourd’hui, grâce à toi, Mary, des images et paroles gravés de mon filleul, obtenues lors d’un éveil ou une pause dans la maladie, puisant dans la force vitale que tu lu avais transmise.
A travers toi Yannis, aujourd’hui, je tenais à remercier ta maman ainsi que toutes les personnes qui l’ont aidé à surmonter cette épreuve. Nous ne lâcherons pas tes parents, ta sœur et grands-parents que nous accompagnerons dans ce nouveau vide que nous essaieront de rendre le plus joyeux possible, je t’en ai fait la promesse, avec Sophie, vendredi dernier.

En effet, il va falloir faire face, peu importe le temps ou les moyens que nous mettrons. Nous savons que tu resteras à jamais à nos côtés, apaisé et délivré du mal, et c’est le courage de ce combat que tu as mené dont nous devons tous nous rappeler et nous servir pour survivre maintenant, pour regoutter tout simplement aux joies de la vie en imaginant ta présence rassurante autour de nous.

Yannis nous a montré son abnégation à se battre contre tout aléas de la vie, aussi cruel soient-ils, ne le décevons pas et battons-nous à notre tour pour que ses proches retrouvent le sourire et l’envie de continuer, pour qu’il soit fier de nous et que son départ ne soit pas une fin mais un nouvel élan de vie, une belle histoire, certes différente, mais écrite pour lui.

Je suis profondément peiné par la disparition de Yannis. Même si je ne l’ai vu qu'à quelques reprises, j’ai été sensible à la douceur de son sourire et à la chaleur de sa présence, véritable reflet de l’amour que vous partagiez.

En ces moments difficiles, je te témoigne toute mon amitié et ma compassion. Puissez-vous trouver un peu de réconfort dans les souvenirs précieux et l’affection qui l’entouraient.

Benjamin Malo