Gérard GALY

Je me souviens de La Lagune avec toi, de nos parties de fou rire, de nos promenades et des jeux que tu aimais faire avec ta petite sœur. Repose en paix mon grand frère.

Livret

Merci de tout coeur pour votre présence, vos messages, vos pensées, vos mots apaisants. Voici le livret réalisé pour la célébration de lundi.

Le chasseur et la Chasse

Gérard, on ne peut pas parler de toi sans parler de la chasse et du chasseur que tu étais !
André ton beau-père a écrit « Le bonheur dans la nature et dans la chasse » dont certaines questions et la portée des mots s’appliquent si bien à toi.
Le chasseur le vrai, c’est un amoureux de la nature, qui respecte toujours le gibier et ne compromet pas l’équilibre naturel de chaque espèce.
La chasse ce n’est pas uniquement un sport, mais un rite pour lequel une initiation est nécessaire.
Chasser, c’est :
- Sentir au petit matin ce souffle de la liberté des premiers âges, cette amitié qui réchauffe, car chasser ne peut se concevoir qu’avec deux ou trois amis sûrs.
C’est aussi :
- Sentir battre son cœur plus fort à l’arrêt de son chien,
C’est encore :
- Sentir l’air vous manquer à l’envol bruyant d’un beau coq ou d’une compagnie de perdreaux.
Enfin, chasser c’est
- Accepter que le gibier garde toutes ses chances, se réjouir de ses feintes et le respecter !
Tu étais de ceux-ci et tu aimais tant ces moments.

Photo souvenir d'une belle amitié

Gérard pour moi était " le cousin « car il était le plus proche en âge de mes 23 cousins ou cousines germaines !

Mon premier souvenir est un séjour durant les vacances de Pâques à la Lagune après le décès de Jean Galy , nous étions ados et nous partagions son immense chambre au château ! J’étais très jeune et très naïf et Gérard m’avait proposé un concours de tir à la carabine à plomb ! Il visait surtout les oiseaux….sauf que je ne touchais jamais la cible et que Gérard gagnait toujours;
Il m’a quand même avoué que c’était une carabine à air comprimé et qu’il ne mettais jamais de plomb quand c’est moi qui tirait !!! Ado mais déjà filou et rusé !!

Pendant toutes ces années nous nous sommes vus en pointillé conséquence de ma vie professionnelle souvent loin de Lyon, mais avons toujours su garder intact nos bonnes relations ! Nous étions également les accompagnants privilégiés de nos mères et surement les plus disponibles;

Nous avons partagé un séjour à Londres, des sorties en montagne notamment au Grand Bornand et de très belles vacances à Anglet sur la Côte Basque ou nous faisions fureur sur le terrain de volley-ball et également lors de sorties nocturnes avec à la clef quelques réprimandes de ma tante Vonvon (pas commode sur les horaires tardifs…)

A Gérard

Nous étions avec toi, nous le serons toujours,
Nous parlerons de toi, sans gêne et sans tristesse,
Nous continuerons à rire, de tout ce qui nous faisait rire ensemble …

Pourquoi serais-tu hors de notre pensée, simplement parce que tu es passé de l’autre côté du chemin ?

Demain le soleil brillera à nouveau pour nous tous,
Nous resterons unis par tous ces liens tissés que nul ne peut couper.

Lorsqu’un être nous quitte, le souvenir qui restera de lui,
C’est tout l’amour et toute l’amitié qu’il nous aura donné …
Et c’est pourquoi, tu seras toujours présent.

Je vais essayer de résumer en quelques minutes 60 ans d'amitié.
Le maître-mot de cette chronique est « ensemble ».
En effet je pense avoir fait avec gerard plus de choses qu'avec mon propre frère.

J'ai rencontré Gérard a la fac en 1964.
Pourtant nous n'étions pas dans la même année. Les ministres de l'éducation et de la santé ayant toujours été friands de réforme, Gérard était un « ancien régime », ayant commencé un an auparavant par un stage en officine donc déjà expert en galénique ayant du réaliser quelques joyaux du codex médicamentarius gallicus comme les suppositoires a la glycérine, les cachets de charbon, les ovules au ratanhia, les oleats et autres oleoles , qui ne sont pas ce que vous pensez.
J'étais « nouveau régime » commençant directement par la fac avec stage
Officinal en deuxième année.
Mais les cours en amphi étaient communs aux deux régimes.

Tous deux membres de l'amicale des étudiants nous avions ete affectes a l'impression des polycopies et nous avons tres vite découvert que nous avions un grand nombre de centres d'intérêt en commun ;
Les compétitions de ski=la coupe Olla, le rugby féminin=la coupe Boudu, la chasse aux canards, le barbecue, la pétanque, le tarot nocturne et accessoirement le vin de bordeaux avec plus ou moins de modération.
Sans oublier les fêtes incessantes, à Chasselay, à Tassin, à Ternand voire à Balan, petit village de l’Ain ou comme chacun sait, le beurre, les œufs de poule et le vacherin volent bas.

A la fin des etudes, Gérard choisit la voie hospitalo-universitaire et moi la voie industrielle, non sans avoir fait quelques remplacements en biologie dans le même labo et notre service militaire dans la même structure;

Deux éléments furent particulièrement fondateurs pour notre amitié.

Tout d'abord nos premières vacances d'été dès la sortie de la fac avec nos premiers salaires à Saint Palais Sur Mer.
Une villa a tourelle et colombages, 4 familles avec enfant, 3 semaines de pluie ininterrompue et 1 seul bac à douche situé dans l'une des chambres… Sans commentaires.

Ensuite la location d'un territoire de chasse en Dombes avec une vieille ferme comme rendez-vous de chasse, ou femmes et enfants étaient bienvenus , avec une baignoire dans la cour pour le bain des invités, plein de boutasses pour celui de nos enfants ,et une cuisinière étoilée, la femme du garde, qui nous régalait de délicieux ragouts de rats musques. Que du bonheur !

Et même mes 10 ans a Reims et 17 ans en Allemagne n'ont pu altérer notre amitié ;

Et maintenant quelques mots sur la personne de Gérard.
Scientifique éclectique à tendance bricolage marquée. Il était difficile à déstabiliser. Sa voix était douce et laissait poindre ses origines bordelaises.
Son sourire ne le quittait jamais même pendant les phases difficiles de sa maladie,
Et son rire était contagieux.

Enfin je ne saurais terminer cette rubrique sans citer nos épouses , Nicole et Christiane, sans lesquelles rien de tout cela n'aurait été possible.

Mes derniers mots seront pour toi Gérard : je suis sûr que tu sais que le seigneur possède des vignes. Si d'aventure tu trouvais dans sa cave quelques bouteilles de château Ausone, ne les bois pas toutes.
Laisses en quelques-unes pour les copains.

Salut ami

Cher Papa,

Comme il est difficile d’écrire ces quelques lignes.
Le 18 octobre, à 8h50, tu as décidé de partir. Amélie Nothomb a dit à propos de la mort de son père : « Je te comprends : tu as choisi de mourir chez toi, dans les bras de Maman ! »
J’aurai tant aimé te dire au revoir mais malheureusement l’occasion ne s’est pas présentée. Ces dernières semaines tes allers-retours aux urgences auraient dû m’alerter sur la fragilité de ta santé mais je me disais que tu allais t’en sortir comme toujours ces 11 dernières années où le cancer n’avait pas réussi à avoir ta peau.

Alors j’aimerai te dire au revoir en me rappelant quelques beaux souvenirs d’enfance et de complicité que nous avons vécu ensemble :
- A la résidence verte au Point du Jour, là où tout a commencé, là où tu as pu rapidement mesurer ma capacité à faire des bêtises,
- A la chasse dans le bois du grand-père, les longues traques dans les fougères, l’odeur du chien mouillé après la passe.

- Les longs voyages en voiture qui commençaient toujours par une tentative de faire rentrer la moitié de notre appartement dans le coffre en mode Tetris à ton grand dépit. Ces trajets où nous dormions sur la plage arrière et écoutions en boucle tes cassettes de Duteil, Brassens, Vivaldi, Rachmaninov, Tchaïkovski et Les Interdits des Grosses Têtes.
- A Notre-Dames-de-Monts, les journées à la plage à construire des châteaux de sable, les copains, les ventrées d’huîtres et nos spectacles d’enfant rythmés par Je te donne de Jean-Jacques Goldman puis par vos imitations de la publicité Baygon Vert et Baygon Jaune.
- A Chasselay, les week-ends où tu nous as appris à enlever chaque mauvaise herbe entre les cailloux et où tu aimais faire la sieste devant les grands prix de F1.
- A Villard-de-Lans, là où tu nous as appris à skier, où tu nous as fait découvrir le hors-piste dans un labyrinthe de sapins, où nous passions nos soirées à jouer au Boggle.

- Devant la télé, à vivre les matchs de foot passionnément : de l’attentat de Schumacher sur Battiston en 1982, en passant par le triomphe de la bande à Platini en 1984, à la désillusion de 1993 lors de France-Bulgarie jusqu’à la délivrance du 12 juillet 1998 et la victoire 3-0 de la France face au Brésil.
- A Genay, où nous avons transformé ensemble 5000m2 de terrain en friche en un jardin digne de ce nom à grands coups de débrousailleuse.
- Lors de notre mariage avec Caroline où tu as si joliment dépeint mon caractère de râleur gentil.
- Enfin le vin dont tu m’as transmis la passion et le Château La Lagune dont tu me parlais si souvent.

 
Difficile en quelques mots de te parler papa et de partager tout ce que j’aurai probablement aimé te dire avant….
Tu étais un papa et un paly câlin,
• Celui qui vient sans poser de questions s’assoir sur mon lit d’adolescence pour me consoler de mon premier chagrin d’amour.
• Celui qui réclame des bisous à ces petits enfants dès qu’il passe la porte de la maison.
• Celui qui est si fier que Jean ait hérité de sa passion pour le ski.
• Celui qui passe des heures dans les stades à encourager Martin lors de ses matchs de foot.
• Celui qui adore que ces petites filles Marie, Chloé et Juliette, chacune à leur époque viennent faire un câlin ou une petite reposette avec Paly.
• Celui qui prend la main de maman …juste comme ça.

Tu étais un papa et un paly toujours investi dans notre éducation et nos choix de vie même si tu n’étais pas toujours d’accord !
- Sans toi, tes enfants et petits-enfants n’auraient probablement jamais eu la moyenne en physique !
- Sans toi, je n’aurai jamais eu la passion pour l’international et l’anglais : Tu nous as envoyé à l’étranger dès nos 11 ans Vincent et moi et nous a répété que l’anglais était essentiel…Toi qui ne voyageait pour ainsi dire jamais.
- Sans toi, je n’aurai probablement jamais osé faire les études et le parcours professionnel que j’ai fait : Tu m’as dit – Fait ce que tu veux mais fait le BIEN.

Tu étais un papa et un paly passionné et tu as toujours eu le désir de nous transmettre tes passions souvent avec succès : Vincent et moi avons finalement eu nos Négus à nous. J’ai lu et relu tous les Tintins de ta collection, Vincent s’est pris de passion pour le vin et nous adorons tous dévaler les pentes de Valmorel !
Seule la physique n’a pas réussi à éveiller notre curiosité mais ton gendre Gil avait toujours à cœur de te poser mille et une questions scientifiques auxquels tu te passionnais à répondre.

Alors voilà mon papa, aujourd’hui tu nous as quittés mais comme disait Victor Hugo :
« Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis ».

Papa, merci pour les souvenirs inoubliables, les leçons de vie et les moments de complicité. Tu seras toujours dans nos cœurs et nos pensées.
Repose en paix, je sais que là-haut tu vas retrouver le beauf Jacques que tu aimais tant, ton chien Négus qui te rendait si fier et tous ceux qui sont partis trop tôt.
Continue de veiller sur Maman et nous tous,

Nous t’embrassons

Chère Nicole, chère Florence et cher Vincent,
Nous sommes très ému du départ de Gérard.
Recevez nos pensées les plus affectueuses, et sachez que nous sommes à vos côtés dans cette épreuve. 
Il a vécu sa maladie avec un courage admirable.  
Nous adorions passer des moments avec Gerard quand nous allions à Marseille. Cet homme inspirant et joyeux qu’il était restera dans nos mémoires.

Nous vous embrassons très fort. 
Olivier, Sandra et Janelle.